Interview avec Res Gehri
- Aucun lien de parenté et quand même un Gehri — est-ce un avantage ou un inconvénient ?
Cela n’a été pour moi ni un avantage ni un inconvénient pendant tout ce temps.
- Tu sembles extrêmement détendu ; y a-t-il quelque chose qui te fait perdre ton calme ?
En bon bernois : les « lirisieche » (bavards, lamentateurs, râleurs, pleurnicheurs) qui racontent cent fois la même chose ou qui parlent de choses auxquelles ils ne comprennent rien. Et ceux qui spéculent au lieu d’attendre que tout soit prêt.
- Qu’est-ce qui t’a motivé à rester fidèle à Gehri pendant 49 ans ?
Des travaux passionnants et intéressants, qui exigent une participation active, et, pas de travail à la chaîne.
- Quel bois préfères-tu travailler et pourquoi ?
Le bois massif de préférence, quel qu’il soit.
- Quel a été le plus beau moment de ta carrière professionnelle ?
Il y a eu beaucoup de moments forts, petits et grands. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est quand le travail est bien fait et que je peux le voir une fois monté.
- De quoi es-tu particulièrement fier ?
En 49 ans, je n’ai probablement pas été malade une semaine entière.
- Quelle est la pire faute que tu aies commise en 49 ans de métier ?
Pendant mon apprentissage, j’ai chargé une porte et un cadre sur une voiture et j’ai été interrompu par un « Lirisiech » (voir question 1) avant de pouvoir sécuriser le chargement. J’ai démarré sans sécuriser le chargement avec pour résultat que la porte et le cadre se sont retrouvés sur la place du marché — au grand dam de mon patron.
- Y a-t-il quelque chose que tu aimerais partager avec un jeune menuisier ?
Faire preuve d’humilité : n’ayez pas l’impression que vous savez et maîtrisez déjà tout !
- Si tu pouvais donner un conseil à Gehri, quel serait-il ?
Je souhaite à l’entreprise Gehri de continuer à avoir beaucoup de travail et que les choses se passent bien. Et qu’ils trouvent de bons collaborateurs.
- Qu’est-ce qui te manquera le plus quand tu seras à la retraite ?
Je ne me fais pas trop de soucis pour la retraite à venir. Ce qui me manquera, c’est de faire un sudoku le matin avant 7 heures.
- Pouvons-nous faire appel à toi en cas d’urgence et si l’on a besoin de ton expertise ?
Bien sûr que oui !
- Continueras-tu à faire de la menuiserie pendant ta (dé)retraite ?
Oui, avec mon petit-fils à la maison.
- Comment tes collègues de travail se souviendront-ils de toi ?
Mes vieux potes, Hansueli Zbinden et Beat Käser, certainement en très bons termes !
- Ta retraite est imminente ; qu’est-ce qui te réjouit le plus ?
Que je puisse dormir plus longtemps et que je ne doive pas me lever à 5 heures du matin. De pouvoir vivre sans contrainte de temps et de pouvoir décider et vivre librement ce dont j’ai envie.
- Entre nous : pourquoi arrives-tu toujours à la menuiserie environ 45 minutes avant le début du travail ?
Pour boire tranquillement un café, résoudre des sudokus et échanger avec mes vieux potes.
Nous nous réjouissons de rencontrer Res à l’occasion de travaux privés dans notre menuiserie après sa retraite ou de porter un toast à sa santé lors du repas de Noël. Peut-être interviendra-t-il aussi de temps en temps en cas de besoin — comme, bien heureusement, d’autres collaborateurs retraités.
Nous souhaitons de tout cœur à Res de la joie, du plaisir, le goût de l’aventure, une bonne santé, du bonheur et la réalisation d’un ou plusieurs rêves qui l’attendent après sa retraite.